Entrevista a Gerente de ACESKI por RM de Francia

In: Prensa

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En su reciente visita a Chile, el Director del medio – Rodolphe Gand, entrevistó a nuestro Gerente General Francisco Sotomayor.

La entrevista en Francés a continuación, y haciendo clic AQUÍ. 


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Aujourd’hui, nous vous présentons le Chili, ce long pays d’Amérique du Sud qui dispose d’une quinzaine de centres de ski ouverts entre juin et octobre. Géographiquement, les stations sont divisées en deux blocs aux conditions diverses. Un groupe dans la région métropolitaine autour de Santiago, la plus grosse agglomération urbaine, qui dispose d’un climat froid et assez sec. Les chutes de neige y sont peu nombreuses mais peuvent être de grosse quantité. On y skie sur un terrain montagneux assez escarpé, découvert de toute végétation car à une altitude importante. Une grande partie de la clientèle est journalière en provenance de Santiago.
Un second groupe comprend des centres de ski situés dans une zone à partir de 400 kilomètres au sud de la capitale. Ce sont des stations présentes sur les flancs des nombreux volcans de la région. On y skie à des altitudes plus basses dans un environnement volcanique très dépaysant, avec souvent une partie de sous-bois. La météo y est plus humide et très changeante. Les précipitations peuvent y être très abondantes pendant plusieurs jours.

Après un séjour de plusieurs semaines à parcourir les stations du pays, une rencontre avec Francisco Sotomayor, directeur général de l’ACESKI (Asociacion de Centros de Ski de Chile A.G), permet de mieux comprendre les spécificités du ski chilien.

> Bonjour Francisco Sotomayor et merci pour cette invitation :
– Bienvenue au Chili !

Le ski au Chili en général

> Quelle est la fréquentation des stations de ski chiliennes, et la proportion de visiteurs étrangers ?
– En 2016, 1 million de journées skieurs, dont 250 000 pour les Brésiliens. Si l’on compte le nombre global de visiteurs, avec des personnes qui ne skient pas forcément, on est à 1,5 million de visiteurs. Globalement on a 40% d’étrangers et 60% de Chiliens.
Outre les Chiliens et les Brésiliens, les autres nationalités que nous accueillons sur nos domaines skiables sont les Argentins (100 000), et les 5% d’autres visiteurs viennent principalement des USA et du Canada, et un peu d’Europe, mais très peu.

> Quel est l’évolution sur les 4 dernières années ?
– ACESKI a débuté les statistiques officielles en 2015. On constate que la fréquentation varie beaucoup en fonction de la météo et de l’enneigement.
Cette année 2017 est exceptionnelle car la saison a débuté fin mai / début juin dans la plupart des stations. Or il y a deux ans, la région centrale du Chili n’a débuté sa saison que fin juillet.
2015 : 815 000 visites, année difficile.
2016 : 960 000 visites…
Une année normale c’est 1 million de skieurs. Donc on verra en fin de saison pour l’année 2017.

> Il y a beaucoup d’équipes de ski professionnelles (USA, Autriche, France, Québec, Ontario, UK, Slovaquie….) qui viennent faire des stages d’entrainement au Chili. Quel est l’impact sur l’économie des stations de ski qui les accueillent ?
– Dans les périodes creuses c’est un impact important, surtout pour les stations qui disposent d’hôtels ou d’hébergements de type appartements. Ici les équipes trouvent une bonne météo et un enneigement de qualité pour leur pratique sportive.

> Pour les stations de ski du Chili, y a-t-il un modèle économique qui se rapproche de l’étranger : type Amérique du Nord, ou type européen (Andorre, Espagne, France…) ?
– Le modèle économique est très proche de l’américain, car la majorité des stations sont privées à 100%. Dans les exemples de concessions publiques, l’état octroie le terrain mais pratiquement tous les investissements et la gestion sont 100% privés. Les Européens ont eu un rôle historique au Chili dans la création technique de stations en apportant leur savoir-faire.

> Dans les prochaines années, quels vont être les points d’amélioration des stations de ski ?
– Essentiellement la neige de culture avec un premier contrat important signé cette année. Il y a 10 ou 15 ans on avait le mauvais réflexe d’équiper en neige de culture uniquement les zones basses des stations, et on ne pensait pas que cette technique pouvait renforcer les domaines skiables dans leur ensemble grâce à une neige technique de bonne qualité qui permet de stabiliser la couche de neige.
De plus certaines stations n’ont pas encore de canons à neige. Cela me fait dire que la neige de culture sera l’un des principaux axes d’investissement les prochaines années.
Bien sûr, la billetterie magnétique va également continuer à se généraliser. Et au niveau des remontées mécaniques, c’est difficile à prévoir, mais tous les ans nous constatons des constructions de téléskis ou de télésièges.

Spécificité du marché des remontées mécaniques

> Depuis 10 ans, toutes les remontées mécaniques construites au Chili en stations de ski sont des appareils de seconde main. Comment les stations s’organisent-elles sur ce marché spécifique ?
– Ceci s’explique principalement par le coût des remontées mécaniques neuves. Les exploitants étant 100% privés, investir par exemple dans un télésiège débrayable neuf à 9 millions d’euros devient très difficile à rentabiliser.
Techniquement, il y a plusieurs méthodes.
On trouve des entreprises spécialisées qui font le lien entre la Suisse, l’Autriche, la France, et le Chili en vendant des appareils clef en main. Il y a également des stations qui achètent en direct leurs remontées en Europe et la construisent entièrement elles-mêmes au Chili, via leurs équipes spécialisées. Puis il y a des cas où des constructeurs apportent leur expertise et vont proposer un appareil patchwork d’occasion.

> Est-ce qu’il y a des projets de développement des stations actuelles, ou des projets de création de nouvelles stations de ski au Chili dans les 5 ans à venir ?
– Dans les stations existantes il y a tous les ans des constructions en remontées mécaniques.
Il y a différents projets de construction de nouvelles stations. On en parle, des études sont faites. Mais pour les investisseurs, sachant que le modèle économique est 100% privé, le risque est important. Certains investisseurs peuvent se demander pourquoi créer une nouvelle station, alors qu’avec la même somme ils pourraient racheter une station -et une marque- déjà existante.
Des projets importants peuvent voir le jour à Pucon lors du renouvellement de la concession d’exploitation -l’appel d’offre sera lancé avant la fin 2017- surtout si la future durée de concession est portée à 30 ou même 50 ans.
Dans la région Del Maule, à 300 kilomètres au sud de Santiago, il y a des projets, car il s’agit de l’unique région sans station de ski et même sans parc à neige.

> Y a-t-il une réglementation nationale concernant les remontées mécaniques et une formation du personnel d’exploitation ?
– Au Chili il n’y a pas de normes qui sont imposées par l’état. Mais ACESKI a de lui-même, il y a deux ans, établi un référentiel de bonnes pratiques et recommandations d’exploitation et de formation. Ce référentiel a été fait sur la base des documents de l’OITAF, des normes européennes, canadiennes, étatsuniennes et du référentiel de l’INTI en Argentine. On a pu construire notre propre guide/référentiel qui est assez exigeant, prenant en compte les grandes inspections et toutes les visites standards.
La grande différence par rapport à l’Europe est le nombre d’heures d’exploitation des appareils au Chili où la saison d’hiver oscille entre 85 et 100 jours suivant les exploitants. Ainsi certains appareils effectuent parfois uniquement 400 heures d’exploitation par saison, et la majorité d’entre eux n’effectuent pas 1000 heures par ans !

Le salon professionnel de la montagne Expo Andes

> Pour sa 5e session, Santiago va accueillir en octobre prochain le salon professionnel de la montagne Expo Andes. Quel est son impact sur la montagne chilienne ?
– Cela apporte du professionnalisme aux stations de ski et à leurs techniciens. En effet, l’Expo Andes s’attache à proposer des conférences techniques sur tous les sujets de la montagne. Ce salon et congrès est le seul moment où les experts de la montagne peuvent s’exprimer en langue espagnole. Il faut comprendre qu’avant 2009, les dirigeants pouvaient se rendre en Europe pour assister à ce type d’événements mais pas leurs équipes et techniciens. Aujourd’hui, tout le monde a accès aux nouveautés. Le salon est très suivi par tous les exploitants et les acteurs de la montagne jouent le jeu en se déplaçant à Santiago.
De plus Expo Andes dépasse les frontières du Chili en accueillant des délégations venant d’Argentine, de Colombie, de Bolivie et en général du monde latino-américain.

En conclusion

> Francisco, donnez-nous de bonnes raisons de venir faire un séjour ski au Chili ?
– Le Chili en général propose une offre touristique complète avec l’activité neige bien associée à d’autres activités et loisirs tels que la ville, le shopping, le tourisme viticole et surtout… la mer n’est jamais loin de la montagne. Il est même possible de basculer de la mer à la montagne dans la même journée !
De plus, nous constatons un taux de journées ensoleillées très important sur les domaines skiables : 60% de journées ensoleillées sur la saison !
Autant de bonnes raisons pour découvrir cette destination ski entre juin et octobre.

> Francisco Sotomayor, merci pour cette interview et bonne fin de saison ! 

Pour aller plus loin :
– La fiche Chili dans la banque de données de Remontées-mécaniques.net qui accueille de nombreux reportages de toutes les stations de ski du pays.
– Le site de l’ACESKI – Asociacion de Centros de Ski de Chile A.G.